J’ai déniché ce célèbre pamphlet à l’occasion d’une foire aux livres à Onlay, petit village du Morvan orienté à gauche. Il était donc préférable de me le vendre (1€) plutôt que de le livrer aux flammes, je salue cette délicate attention.

Les révélations de Jean-Edern Hallier sont sulfureuses autant que savoureuses, ce brûlot se consomme chaud et bien relevé, ni fadeur ni tiédeur dans le style, pas plus que dans le thème.

Jean-Edern Hallier nous révèle en introduction que son livre est resté 11 ans inédit, car personne ne pouvait ou ne voulait le publier, même si des extraits circulaient dans les milieux concernés, jusqu’ à destination du principal intéressé, François Mitterrand. François Mitterrand est mort le 8 janvier 1996, le livre a été publié en février 1996, Jean-Edern Hallier est mort le 12 janvier 1997, victime d’une crise cardiaque alors qu’il circulait à bicyclette. Précisons qu’à l’époque, l’hypothèse d’un assassinat fut avancée, notemment par son frère, Laurent Hallier. Hypothèse toujours d’actualité.

L’auteur est connu pour ses coups d’éclat médiatiques autant que pour son talent d’écrivain. La plume est celle d’un virtuose, l’ouvrage est truffé de références littéraires, de citations d’écrivains et philosophes classiques, ainsi que de proverbes, ce qui suffirait en soi à le lire.

Pour le Nivernais que je suis, le personnage de François Mitterrand est un sujet ancré. Il suffit de se rendre à Château-Chinon pour devoir subir les panneaux à chaque entrée du village, d’un tonton de profil. Nombreux sont les Nivernais qui racontent encore l’ascension locale du parachuté dès 1946, nombreuses sont celles qui racontent le pied sous la table qui avait écrasé le leur. Je connais un maire qui a accroché le portrait de son idole au-dessus de son lit, la fédération socialiste de la Nièvre vit encore sur son héritage, dans la continuité d’une politique népotiste. Comme le souligne Jean-Edern Hallier, le socialisme est une agence de placement familial.

A plusieurs reprises, Jean-Edern Hallier évoque le risque pour sa vie, qu’il a pris en écrivant ce pamphlet. Que contient-il pour qu’il affiche cette crainte ?

L’auteur, considéré comme un ancien proche du pouvoir socialiste, avait changé d’idées : en 1991 National Hebdo avait annoncé qu’il allait rejoindre le Front National. L’intéressé, de son côté, se déclarait de gauche, tout en affirmant qu’il fallait réconcilier Doriot et Thorez. Ce qui est certain c’est que Jean-Edern Hallier était devenu une menace pour Mitterrand.

L’honneur perdu de François Mitterrand contient des révélations fracassantes :

–        Des révélations et preuves sur le passé cagouliste de François Mitterrand,

–        La décoration de la Francisque par Pétain,

–        L’existence de Mazarine, la fille cachée,

–        Les fausses évasions de Mitterrand pendant la guerre,

–        Les descriptions caustiques de la cour ( Attali, Hanin etc…)

–        L’affaire de l’Observatoire ( le faux attentat)

J’ai noté quelques qualificatifs utilisés par l’auteur pour dresser le tableau du personnage : inéligible à au moins 100 reprises, secret, menteur, despote, mafieux, tricheur, condescendant, méprisant, sale, dépravé moral, lâche, diffamateur : je vous avais prévenu, c’est un pamphlet.

Finissons par les deux seules anecdotes qui concernent la Nièvre : Jean-Edern Hallier explique que Mitterrand a été mis en place dans la Nièvre en 1946 par le financier de la Cagoule, Eugène Schueller, le fondateur de L’Oréal. Deuxième anecdote, il nous décrit une scène à table à l’hôtel du Vieux Morvan à Château-Chinon, autour d’un sauté de veau.

L’ouvrage est toujours en ligne sur Amazon au prix de 13,80€ , inutile de me solliciter, je ne vends pas mon exemplaire, il a trouvé sa place dans ma bibliothèque.

Pascal LEPETIT

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