Florian Mazé est un auteur nivernais, professeur de philosophie de son état.

Il signe ici le troisième volet de sa trilogie low-tech punk qui se situe au 22e siècle et qui permet d’analyser de façon historique et philosophique, voire politique, les évènements du 21e siècle qui menèrent à la grande simplification.

Nous retrouvons dans ce troisième opus (2193, Le crépuscule des humanistes, 2194, Un nouveau pacte avec les dieux, 2195, La grande simplification), nos trois personnages marseillais, Hugo l’athlète, Europe et Apollon le couple fusionnel, tous trois jeunes et beaux, dans leur exploration de ce monde d’après. La France que nous connaissons n’existe plus, elle est divisée en deux : au nord, c’est un empire dominé par Berlin, un quatrième Reich qui ressemble furieusement à notre Union Européenne. On y vit en démocratie un peu comme aujourd’hui en France. Le sud fait partie de l’Union méditerranéenne, une dictature qui semble convenir à tout le monde, qui se nourrit de soleil, de fruits et légumes, de vins de feu et dont la nation tutélaire est l’Espagne.

L’intrigue de ce troisième et dernier volet se situe cette fois en Espagne, dans un périple savoureux qui conduira le lecteur de Barcelone  à Valence, en passant par Salamanque, Madrid, Cordoue, Séville, Malaga et Grenade et dans lequel apparaissent des personnages hauts en couleur, bien éloignés des standards aseptisés qui manifestement insupportent l’auteur.

Ici, pas de politiquement correct, on appelle un chat un chat, le style est alerte, l’humour caustique, c’est rabelaisien, c’est coloré, pimenté et ensoleillé.

C’est aussi truffé de références culturelles, notamment par une analyse philosophique du 21e siècle, le notre, qui se voit qualifié de navrant, de fabrique de crétins. On y comprend pour ceux à qui ça avait échappé, que les démocraties étaient des dictatures, que ce siècle était aussi celui des expressions les plus grotesques, telles que le «  vivre ensemble ».

Au moment où je rédige ce texte, j’apprends que les autorités britanniques refusent la présence au Royaume Uni de Renaud Camus, l’auteur de l’expression Grand Remplacement, alors qu’il était invité pour prendre la parole à un évènement organisé par un parti nationaliste.

Florian Mazé a décidément lancé sa flèche dans le mille, alors qu’il décrit ce 21e siècle que nous sommes condamné à subir : les élites intellectuelles parisiennes en prennent pour leur grade, elles sont qualifiées de déjantés, poudrés, d’hypocrites, de menteurs, d’analphabètes ; les magistrats sont les grands imposteurs de l’état, on apprend d’ailleurs qu’ils finiront mal, fusillés après n’avoir exprimé aucun regret, les balles facturées aux familles, et leurs dépouilles transformées en nourriture pour chien.

Je vous avait prévenu, c’est caustique.

Je vous laisse découvrir l’analyse que l’auteur fait du Wokisme : mépris pour les gens qui travaillent, exaltation du crétinisme et de la paresse, culte du parasitisme, vénération des poussées migratoires, obsession d’effacer le passé et l’histoire.

Un dernier point, concernant le style littéraire de Florian Mazé : on y  retrouve avec plaisir l’usage de l’imparfait et même du plus que parfait du subjonctif, des références aux philosophes anciens et modernes, dont Schopenhauer et sa vision pessimiste de notre présence sur terre où nous ne sommes que pour souffrir.

Je vous avais prévenu, c’est drôle.

Il faut lire la conclusion des historiens, à la fin de l’ouvrage, pour comprendre cet humour décapant et intelligent de l’auteur. J’ai placé 2195 sur l’étagère préférée de ma bibliothèque.

Je précise que le lecteur pourra s’il le souhaite lire ce troisième opus indépendamment des deux autres.

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Pascal LEPETIT

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