Il faut être réaliste, le fonctionnement des fédérations à la papa et les tractages au marché où les chalands n’ont qu’une

main de libre, parfois aucune lorsqu’il pleut, les collages sur des transformateurs électriques ou des emplacements

sauvages qui mettent en rage les citoyens sensibles à l’ordre et aux deniers publics, les boîtages dans des villages à demi

déserts où la mention Stop Pub figure sur une boite sur trois, tout ceci mérite que l’on se pose la question de l’efficacité

des méthodes : pour quel résultat ?

Alors bien sûr il y a un effet fédérateur, on se retrouve entre militants, on boit un café ensemble, on fait des photos que

l’on poste sur les réseaux sociaux, fiers soldats qui mènent le combat de la rue, de l’affiche recouverte et recollée tard

dans la nuit un peu comme des chiens qui marquent leur territoire.

À Paris, les responsables des fédérations en chaussures pointues et bien cirées « likent » les publications des photos

publiées et programment de nouvelles livraisons de tracts et affiches, entretenant une émulation entre fédérations,

départements, régions à coups de pouces en l’air et de partages.

Vous aurez noté le ton légèrement sarcastique de ce tableau, il est évident que nous ne nions pas l’intérêt de débattre en

réunion entre adhérents, nous sommes convaincus par ailleurs qu’être candidat à une élection, c’est devoir être présent

sur le terrain, sur les marchés, sur les évènements qui regroupent du monde pour se faire connaitre, pour éventuellement

argumenter et convaincre.

De même, animer une réunion publique est un exercice indispensable lorsqu’on est candidat : les électeurs ont besoin de

savoir qui vous êtes, ce que vous proposez et vérifieront si vous avez les qualités qu’ils recherchent.

Nous le savons pour l’avoir vécu,  l’engagement politique dans un mouvement de droite n’est pas anodin. Dans la Nièvre,

cela revient souvent en terme professionnel à se couper d’une moitié ses clients, en terme social d’une moitié de ses

administrés (si élu local, membre associatif, etc.) et de la quasi-totalité des voies médiatiques locales. En somme, que

des ennuis pour un simple matricule d’adhérent. Et si ce citoyen souhaite pousser son engagement, en mettant par

exemple à profit son expertise sur des sujets précis, il ne sera pas forcément valorisé, en raison des réalités en

matière de relations humaines en société (jalousie, égoïsme…), auxquelles personne n’échappe, surtout dans le système

vertical d’un parti politique.

Mais revenons à l’objectif : une Fédération porte un mouvement à l’échelle d’un département, sa raison d’être est de

développer et valoriser des idées pour gagner les élections.

Une Fédération, de par son fonctionnement vertical hiérarchisé (on prend les ordres de Paris, on rend compte, on fait

remonter des faits locaux) et chargé d’inertie (on implique trop de personnes qui doivent se mettre d’accord sur une

dates, des horaires) n’est pas adaptée à un fonctionnement souple, réactif, efficace dans certaines situations de

l’animation politique moderne de droite.

Pour percer, il faut donc des groupes agissant sur deux échelons : l’échelon politique local et l’échelon politique d’appareil.

Nommons le premier la « Task Force », sorte de commando bien entrainé, implanté et maitrisant les sujets locaux. Le

second représente  l’ « Action Militante », base du socle électoral, pourvoyeur de subsides vitales à la saine vie d’un parti

politique grâce aux adhésions et dons (tout le monde ne tape pas dans la caisse de l’Etat pour financer son parti

politique).

 Si nous devions faire un parallèle militaire, il faut les troupes des forces spéciales pour ouvrir des brèches et guider

l’action, en plus d’une vaste troupe de militants garantissant la pression politique sur les urnes et au quotidien de la

société. Ces deux niveaux d’action sont réalisables, la vision de l’engagement politique étant variable :  Certains

souhaitent accéder à du contenu, à de la formation, pour s’engager en profondeur dans le combat politique sur le terrain,

alors que d’autres se contenteront d’un discret verre de l’amitié en communion de pensée. Et cela, aucune formation

politique nationale ne sait le gérer.

Une Fédération est indispensable pour fédérer et motiver les adhérents, une Task force est indispensable pour mener des

actions médiatiques audacieuses et efficaces. Dans les formations politiques de droite patriote (FN devenu RN, DLF,

Reconquête, Les Patriotes) il y a toujours eu des sympathisants, des adhérents et des militants. Il est évident aujourd’hui

que l’on ne peut pas limiter l’action militante à la diffusion de photos de collage d’affiches ou de distribution de tracts en

énumérant les villages parcourus comme s’il s’agissait de prouver à sa « hiérarchie » que le travail a bien été réalisé. Pas

plus qu’on ne peut se contenter de poster un coucher de soleil ou un troupeau de vaches en s’extasiant devant ces

symboles d’une France qu’il faut défendre, évidemment.

L’action militante doit trouver une apogée grâce à la présence d’une équipe resserrée de spécialistes visionnaires et

enracinés (tiens, ne serait-ce pas la devise du Cercle de Réflexion Nivernais ?) capables de préparer discrètement un

coup politique efficace car retentissant : soyons l’exemple à suivre et à décliner dans chaque Département.

Andi BEXTRE

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