Suite à la mort de Nahel et alors que l’enquête menée par l’IGPN est en cours, se pose une fois de plus le problème d’émeutes communautaristes qui embrasent la France et ses quartiers pourtant prioritaires dans l’attribution de budgets publics. On pourrait énumérer la longue et désespérante liste de mesures prises depuis plus de 40 ans visant à injecter des milliards d’euros vers les quartiers sensibles à travers des lois d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine (2003, Borloo), des plans de cohésion sociale (rénovation urbaine, emploi, éducation, prévention de la délinquance), les plans de Politique de la ville (2015, Hollande) et l’identification de 1500 quartiers prioritaires, dont 4 à Nevers : La Grande Pature, le Banlay, les Bords de Loire, la Baratte-Courlis.

Une fois de plus se pose le problème de la répartition des deniers publics : là où l’argent coule à flot pour la rénovation urbaine et les équipements multiples à destination des jeunes pour un résultat nul en termes d’efficacité et au détriment des populations des zones rurales, nous pouvons constater une fois de plus, comme en 2021, des phénomènes d’émeutes et de dégradations : dans la nuit du 28 au 29 juin, ce sont des abris bus dégradés au Banlay et des détonations à Nevers, dans la nuit du  29 au 30 juin ce sont des véhicules brulés (2 à Nevers, 1 à Imphy), dans la nuit du 30 juin au 1er juillet c’est l’incendie d’un véhicule de la Croix Rouge aux Courlis, l’incendie de la façade du Centre des Expositions, une dizaine de policiers blessés dans le quartier des bords de Loire, l’attaque de l’Intermarché avec un début de pillage (vol de consoles de jeux, d’ordinateurs, dégradation de la boutique Marie Blachère).

Avant ces derniers évènements, la politique de la ville c’était déjà 37 milliards par an : n’oublions pas que la dernière réforme des retraites a été menée pour combler un déficit de 12 milliards par an.

Les dégâts matériels occasionnés par les pillards se chiffrent à ce jour officiellement à 1 milliard d’euros sur le territoire national, sans compter les conséquences dramatiques pour ceux dont la voiture ou le commerce a brulé, avec parfois perte d’emplois à la clé. Nous pouvons aussi d’ores et déjà prévoir une hausse conséquente des primes d’assurance et des taxes locales à destination de ceux qui se lèvent le matin pour aller travailler.

Le Maire de Nevers a beau s’étonner de tant d’ingratitude, il ne sera pas plus compris que Bernard Tapie lors de son cambriolage en 2021 qui criait à ses agresseurs : « des gars comme vous, j’ai passé toute ma vie à en défendre », ce qui lui avait valu des coups supplémentaires.

Encore une fois l’argent public va couler à flots, on peut déjà parier sur la construction d’un nouveau plan banlieue, l’identification d’interlocuteurs incontournables, présidents d’associations diverses et variées qui recevront leur butin, l’identification d’autorités religieuses qui auront pris leur temps avant d’ appeler à un retour au calme, se posant en arbitres raisonnables et avec lesquels le gouvernement considèrera qu’il est incontournable de composer.

Souvenez-vous de la vidéo qui tournait sur les réseaux sociaux où l’on voyait un père de famille qui sortait manu militari son fils d’un groupe de casseurs, le 29 juin et qui le jetait dans le coffre de sa voiture pour le ramener à la maison : ça se passait à Cholet, le père s’appelle Mohamed. Ce dernier prouve de façon magistrale que l’autorité du père est précieuse. Outre la question de savoir où sont les pères ( les mères isolées le sont-elles réellement toutes ? les allocations perçues sont-elles toujours justifiées ?  quels sont les moyens d’investigation menés par les inspecteurs de la CAF ?), cet homme sera peut-être dans les premiers à quitter la France pour fuir le chaos d’un pays qui est en train de vendre par lâcheté politique ses valeurs démocratiques contre un avenir bien sombre et théocratique.

Pascal LEPETIT

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