L’écologie punitive sur les logements, les déplacements, les éoliennes, contribue à rejeter toujours
plus loin du centre des métropoles, dans une sorte de « no mans land », les classes populaires et la
majorité des classes moyennes,
en les dépossédant de leur logement (cf. article sur ce site), de leur
paysages (cf. article sur ce site), de leurs impôts, puisque ces « solutions » sont financées en grande partie
sur fonds publics. Et bientôt de leur mobilité et de leur accessibilité aux domaines des dominants (les
cœurs urbains des grandes agglomérations), en leur volant leur voiture, seul moyen de se déplacer en
l’absence de transports en commun efficaces et abordables (1).
L’écologie punitive en matière d’automobile est fondée sur l’illusion techniciste.
En effet, le délire scientiste imagine toujours qu’à des questions économiques, sociales, politiques, ou
philosophiques, on trouve nécessairement une « solution » technique qui s’imposerait sans discussion. Tel
est le mécanisme psychologique qui se trouve à la racine de la promotion tous azimuts des véhicules
électriques. Et ce alors même que les conditions de leur déploiement sur les territoires ne sont absolument
pas réalisées : lieux et nombre de bornes de recharge, vitesse de rechargement, volumes de production
électrique nécessaire (rien qu’en France il faudrait augmenter la production de plus de 25% alors que notre
production est déjà insuffisante pour couvrir les besoins actuels), fabrication des batteries, disponibilité
des matériaux nécessaires, filières de recyclage, et, enfin, coût des susdits véhicules pour les particuliers !

Le coût réel de la voiture électrique.
Celui-ci est très supérieur à celui d’un véhicule thermique, en Europe ! On compte un prix de base
affleurant les 30 000 euros (prix de base d’une Zoé sans aide gouvernementale) ; et au vu de l’inflation
actuelle, plus celle que la course aux terres rares amplifiera encore, ce coût atteindra rapidement les 60
000 euros pour un véhicule moyen. D’autant que les constructeurs européens ont tous opté pour des
montées en gamme assumées. Ce qui pose par ailleurs de redoutables problèmes de fiabilité et de
recyclage. Vous avez dit « écologique » l’électrique » ?
Exit la voiture du peuple du modèle fordien ! Résultat : moins de 10% des français envisagent de changer
leur voiture thermique pour une électrique ! Or, selon les experts, ce sont 17 millions de véhicules
thermiques qu’il faudrait remplacer d’ici la date fatidique de 2035 (définitivement adoptée par l’Ue le 29
juin 2022).
Ces impossibilités socioéconomiques sont au service d’une ségrégation sociale renforcée, la plupart des
français n’ayant tout simplement pas les moyens d’acquérir un véhicule électrique.
Au vu des multiplications d’interdictions diverses de circuler (voir ci-dessous), seuls les plus riches auront bientôt les moyens de se déplacer, en particulier dans les lieux de la centralité du pouvoir économicopolitique, par ailleurs bien dotés en transports en commun. Double peine pour les ruraux et les banlieusards éloignés du centre (2). Mais bien commode aussi pour repousser la contestation sociale loin des lieux de décision.

Les mesures punitives sont de plus en plus nombreuses et s’accumulent depuis de longues années. C’est
d’abord la hausse des prix du carburant et des taxes qui ont été à l’origine de grands mouvements sociaux
(gilets jaunes alors que le litre de gazole atteignait « seulement »1,50 euros). Ce fut aussi la privatisation
des autoroutes au profit de quelques uns, et l’explosion des tarifs. L’enchérissement permanent du contrôle
technique. La limitation à 80 km/h, pour un gain de sécurité improuvable, mais un allongement de la
durée des trajets dans le rural, mesure tellement impopulaire et anti économique qu’il a fallut faire marche
arrière (incomplètement il est vrai, puisque chaque département fait ce qu’il veut dans la plus grande
confusion, ce qui ne va pas simplifier la tâche des conducteurs, mais offrira d’autant plus d’occasion de
multiplier les amendes avec la privatisation de radars embarqués! Ainsi la Nièvre repasse 400 kms de
routes à 90 kms/h sur les 4373 kms du département ).

Le développement du malus écologique permet de taxer la plupart des achats de véhicules thermiques,
d’autant, on l’a dit, qu’en montant en gamme les constructeurs alourdissent leurs véhicules, ce qui les rend
éligibles au malus auquel seuls échappent les véhicules électriques.

La vignette Crit’Air permet de pousser vers la casse les véhicules en fonction de leur âge, et non de leur état
ou de leur pollution réelle ! Un tour de force punitif et antiécologique ; contraindre à changer de véhicule
en bon état si l’on veut pouvoir continuer de se déplacer vers les grandes agglomérations ! Bouseux !
Restez dans vos cambrousses !
Les zones à faibles émissions ou ZFE vont se généraliser (11 en 2022 et au moins 43 d’ici 2025 avec
exclusion des véhicules Crit’Air 3, 4 et 5), même si, devant l’ampleur de l’explosion sociale toujours
possible, telle ou telle agglo repousse la date d’entrée en vigueur prévue initialement. Mais reporter n’est
pas supprimer, c’est au contraire favoriser l’acceptation sociale d’une mesure impopulaire.
Et on met même en place à présent des péages urbains (Paris à partir du 1 juillet…2023) !
Bref, si vous pouvez vous offrir un modèle à 60 000 euros, en changer souvent, acquitter les tarifs
autoroutiers élevés, disposer d’une borne efficace à domicile ou près de chez vous, et des abonnements qui
vont avec (plus de 700 offres diverses à comparer), payer à l’entrée des métropoles (demi-tarif à Paris
pour les véhicules électriques, mais si vous pensiez que ce serait gratuit, vous vous berciez de douces
illusions), l’ensemble du territoire national et même européen vous restera ouvert ! Dans le cas contraire
vous serez cloîtré chez vous et montré du doigt…
Le cadre européiste préside à l’ensemble de ces mesures d’écologie punitive, c’est-à-dire, en réalité, de
contre-écologie comme on va le voir. Pas une d’entre elles qui n’ait son pendant chez nos voisins de l’Ue, car c’est bien Bruxelles qui orchestre cette destruction systématique des libertés, et de l’industrie européenne du même coup.

La voiture électrique : pas si écologique que ça !
La fabrication de voiture électrique est plus « simple » que celle de véhicules thermiques car il y a
beaucoup moins de pièces. Les réparations aussi en sont simplifiées ; au moins pour ce qui concerne les
organes mécaniques. Mais cela va provoquer un raz de marée de chômage pour de très nombreuses
professions, en particulier dans les usines, et chez les petits artisans garagistes, mais pas seulement. Ici
encore, les campagnes seront durement touchées.
Cependant, construire une voiture électrique consomme beaucoup plus de matériaux que le modèle
thermique équivalent, en particulier de terres rares (lithium, cobalt et graphite par exemple) pour la
batterie.
Or, la Chine réalise 80% de la production de ces 17 métaux nommés terres rares, ce qui place l’industrie
française et européenne dans une terrible dépendance. Et les efforts tardifs en cours ne permettront pas
d’atteindre une quelconque autonomie avant des décennies. Sans compter l’effet inflationniste ; et la
quantité sans doute insuffisante de la ressource (3) s’il fallait convertir l’ensemble du parc automobile
mondial existant, par ailleurs appelé à croître dans des proportions considérables si on considère le
développement économique des pays émergents (il s’est vendu en 2022 en Chine plus de 20 millions de
voitures, contre 9,3 en Europe).
L’avance chinoise en matière de batteries et de construction de véhicules électriques va ruiner nombre de
constructeurs européens, et rebattre les cartes de l’automobile mondiale, car les prix des industriels chinois
sont beaucoup plus bas, et l’Ue sans aucune protection douanière.
L’exploitation des terres rares est un non sens écologique et social, comme le prouvent les conditions
d’extractions actuelles, par exemple au Congo ou au Chili (4).
D’autre part, les véhicules électriques étant plus lourds, ils utilisent plus de quantité de matériaux, donc
leur impact sur l’environnement est plus important. Ils sont aussi plus dangereux, et non pas plus
sécurisés, car la masse produit des effets plus destructeurs en cas de collision. Donc l’embonpoint pris par
les systèmes de sécurité est un faux argument. Sans compter les autres pollutions induites par ce surpoids
(plaquettes et gomme des pneus par exemple, dont l’usure, et donc les particules fines, sont d’autant plus
importantes que le poids est élevé) (5).
Enfin, l’importation de véhicules lointains (transport par navires géants ultra polluants), fabriqués grâce à
de l’énergie plus sale (charbon), est tout sauf un avantage dans le « bilan carbone » dont on nous rebat les
oreilles.

On peut donc se demander quel est l’objectif réel de ces politiques européistes.
On distinguera trois hypothèses :


La première relèverait de l’illusion techniciste et idéologique qui pousse à aller toujours plus loin dans le
délire, selon la logique du « cela ne marche pas parce qu’on en a pas encore fait assez ».

La seconde hypothèse est moins agréable encore ; il s’agirait d’un plan concerté sur la base d’un constat
malthusien ; comme les ressources terrestres sont limitées et que le nombre d’humains augmente, autant
réserver aux plus riches l’accès à la voiture individuelle, et cantonner pauvres et classes moyennes, qui
sont aussi ruraux et péri-urbains, dans des bantoustans. L’identité numérique européenne permettra bientôt
le traçage complet des individus. Difficile de ne pas voir une logique cohérente à l’œuvre ici…

La troisième hypothèse part du principe que toutes les décisions prises par les « élites européistes »
relèvent de la trahison nationale depuis des décennies, et conduisent à la destruction de tout l’appareil
productif, qu’il soit industriel ou agricole. Ici encore il s’agira d’avantager les productions chinoises, et
peut-être étasuniennes, au détriment de l’automobile européenne.


Les trois hypothèses ne sont pas exclusives l’une de l’autre finalement.


En réalité, en supposant nécessaires et urgents les motifs écologiques avancés, il y aurait plusieurs
pistes raisonnables :
un Etat indépendant et souverain pourrait inciter les constructeurs vendant sur son territoire à fabriquer
des véhicules thermiques ou électriques plus légers, plus simples, plus économes, entièrement recyclables,
plus durables, réparables plus facilement sur place, et imposer des sanctions financières aux constructeurs
contrevenants à ces exigences. Tout en protégeant l’industrie nationale, ce qui limiterait les pollutions
dues aux importations ! Et relancer la production d’électricité nucléaire sans être soumis au délire du
marché européen, de l’électricité !
Ces mesures favoriseraient une baisse des prix et préserveraient l’accès de chacun à la voiture
individuelle.
Et surtout les compléter par un développement massif des transports en commun tout en renouant avec
l’aménagement du territoire, dans l’esprit de la DATAR (6).
Mais ces politiques sont totalement contraires à l’ensemble des règles juridiques posées par les traités
européistes depuis le départ !

JRC, référent pour la Bourgogne de Génération Frexit.


sources :
(1) Voiture électrique ; ils sont devenus fous ! François Xavier Pietri, Editions de l’observatoire, octobre
2022
L’essentiel des données de cet article sont puisés à cette excellente source récente.
(2) Sur cette opposition, géographique voir l’oeuvre de Christophe Guilluy
https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_GuilluyLa voiture électrique est une imbécillité Toyota le
prouve
(3) https://www.youtube.com/watch?v=tmTi1clexfg
Rien que la quantité de lithium nécessaire au remplacement de toutes les voitures non électriques
est trop grande et le temps pour trouver ces ressources -à supposer qu’il y en ait assez- beaucoup
plus long que les délais imposés par l’Ue ou la Californie.

(4) lithium(https://www.liberation.fr/planete/2019/06/07/chili-le-salar-s-alarme-du-boom-du-
lithium_1732511/, plus de 20 millions de tonnes d’eau gaspillées pour produire une tonne de

lithium)
(5) https://www.youtube.com/watch?v=C8wm7Zr17ZI Voiture et ingénierie voiture propre la seule
vraie solution
(6) La Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale, créée par le général De
Gaulle, avait réellement pour but de combattre les déséquilibres territoriaux en permettant à l’Etat
stratège d’agir sur l’économie. Transformée en DIACT elle n’a plus d’autres objectifs que de
favoriser la métropolisation au détriment des petites agglomérations et du rural isolé, c’est-à-dire
qu’elle renforce les inégalités territoriales, au rebours des affirmations européistes sur la cohésion
territoriale ». Toujours ce système orwellien où l’on fait l’exact contraire de ce qu’on laisse croire.
Sur ces différents sigles voir par ex http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/cget-datar

2 thoughts on “” Ecologie politique ” contre monde rural et démocratie.”

  1. Futur sombre pour les ruraux que nous sommes, il est temps de s’unir et de s’organiser pour stopper puis démanteler cette machine infernale devenue incontrôlable qu’est l’union européenne.
    Rien n’est inéluctable, seul nôtre immobilisme leur permet d’avancer dans leurs projets destructeurs.

  2. Une autre hypothèse étant la bêtise et la course au ” virtue signaling “de cette pseudo élite.
    Cette course a la vertu leur garantissant l’accès a l’assiette au beurre est une course à l’abîme mais eux ont des parachutes.
    Enfin le croient ils .
    Entre la bêtise et le machiavélisme préférez toujours la bêtise car le machiavélisme nécessite un esprit rare.

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