Depuis peu, les prévisions de recul démographique agitent la classe politique française. Au point que même le président Macron (16 janvier 2024) affecte de sonner l’alarme sur le non renouvellement des générations (https://www.lejdd.fr/societe/albert-rearmement- demographique-pour-que-la-france-reste-la-france-141300).
Plus récemment encore, un rapport du Lancet indique que l’humanité toute entière va vers un vieillissement inquiétant dans les prochaines décennies (https://www.huffingtonpost.fr/science/article/demographie-cette-prevision-qui-ne-va-pas-plaire-a-emmanuel-macron-et-son-rearmement_231505.html).
Or, il n’y a pas si longtemps, c’étaient plutôt les conceptions malthusiennes (lutte contre le réchauffement climatique possiblement « anthropique » oblige : moins d’humains équivaudrait à une pollution moindre!) qui s’imposaient dans les mêmes cénacles (l’étude du Lancet indiquée ci-dessus est financée par la fondation Bill et Melinda Gates).
D’aucuns (film hold-up) soupçonnaient même les « grands » de ce monde de comploter l’extermination d’une partie de l’humanité. Alors que leur préoccupation première, certes peu philanthropique, a toujours été d’abord de l’exploiter au maximum !
Dans ce contexte qu’en est-il de la démographie de la Nièvre ?
Une étude du 07 02 2023, de l’Insee, montre que la population nivernaise va s’effondrer au cours des cinquante prochaines années ; et que le solde migratoire, quoiqu’en forte hausse selon les scenarii envisagés, ne serait pas à même de compenser cet effondrement, quel que soit le scénario retenu parmi les trois étudiés par l’institut. Le solde naturel est négatif dans le département depuis 1968 au moins. Le solde migratoire, négatif aussi jusqu’en 1999 (ou proche de zéro), devient positif entre 1999 et 2009, avant de redevenir négatif depuis :
« En 2070, la Nièvre pourrait compter entre 136 000 et 185 000 habitants, selon les différents scénarios de fécondité, d’espérance de vie et de migrations du département (figure 1).
Si les tendances démographiques observées récemment se poursuivaient (scénario central), 159 000 personnes résideraient dans la Nièvre en 2070, soit 46 000 de moins qu’en 2018 »
insee.fr/fr/statistiques/6796717#:~:text=Insee%20Flash%20Bourgogne-Franche-
Comté%20·20Février%202023%20·%20n,habitants%20à%20l’horizon%202070&text=Si%20les20tendances20démographiques%20se,23%20%25%20par%20rapport
S’agirait il de présenter l’immigration en Nièvre comme la solution incontournable, et ce d’autant plus que les prévisions des statisticiens de l’Insee en la matière ne seraient encore pas suffisantes pour « boucher les « trous » ? Ceci serait justifié par le fait qu’un effondrement démographique constitue, potentiellement, une catastrophe : à la fois économiquement, socialement, culturellement, politiquement, etc…
En effet, un tel recul se traduirait automatiquement par une masse de ventes immobilières liées aux disparitions, et donc un effondrement de la valeur des biens immobiliers banaux, ce qui affecterait le patrimoine de la majorité de la population nivernaise, déjà plus pauvre que la moyenne nationale ; un manque de population active préoccupant face à une masse (proportionnellement) de retraités ou d’inactifs ; une pénurie aggravée de professionnels de santé qui impacterait d’autant les conditions sanitaires de la population nivernaise résiduelle. Et découragerait les nouvelles installations. Donc se répercuterait sur le déficit démographique migratoire… Cercle vicieux infernal.
A l’inverse, un recul modéré peut n’avoir que peu d’impact, s’il est bien géré. Et laisserait le temps de mener les politiques nécessaires à une correction de trajectoire.
Il est certes difficile d’inverser une courbe démographique aussi nettement ancrée dans le déclin que celle de la Nièvre, et depuis si longtemps, mais on ne peut qu’être plus critique encore devant l’attentisme des responsables locaux face à une telle situation. En effet, la part des moins de 19 ans dans la Nièvre est actuellement (2020) de 18%, contre plus de 32 % pour les plus de 65 ans.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=DEP-58
Cette pyramide des âges quasi inversée ne peut qu’aboutir à un effondrement durable de la population.
On notera au passage que le vieillissement nivernais n’est, pour autant, pas synonyme de longévité ou de bonnes conditions de vieillissement, puisque l’espérance départementale de vie est l’une des plus faibles de France pour les hommes, et la seconde plus faible pour les femmes, selon les 4 catégories de l’INSEE ( moins de 77,9 ans pour les hommes)!
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012749
Si l’on résume la situation actuelle, en matière de démographie nivernaise, on peut dire que le recul de la population semble inéluctable et massif, que son vieillissement va aller en s’accélérant, que sa paupérisation va s’amplifier, et que des difficultés économiques supplémentaires vont apparaître !
Or cette situation catastrophique n’est pas partagée par une majorité de départements, la Nièvre étant l’un des moins peuplés, des plus vieillissants, et qui enregistre le plus fort recul -1% en 2020, devant la Haute-Marne avec -0,9%, par rapport à 2012
(https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277596?sommaire=4318291).
Triste tableau !
On note cependant que si les hommes sont plus nombreux que les femmes avant 29 ans, ensuite ce sont les femmes, jusqu’aux âges les plus élevés ! Il n’y a donc pas de rareté des femmes en âge de procréer par rapport aux hommes, ce qui pourrait constituer un atout.
L’avenir démographique apparaît cependant largement bouché, même s’il existe des différences selon les communes, qui s’expliquent le plus souvent par les mêmes tendances qu’au niveau national (déperdition dans le rural isolé, dans les villes centres, et augmentation dans le périurbain et le rural proche des agglomérations). La situation de Nevers est caractéristique de ces évolutions, et la capitale départementale appartient même à ce que les géographes anglo-saxons nomment les « shrinking cities » (villes qui rétrécissent).
En dépit du rejet de plus en plus large, par la population résidente (d’origine comme descendants de migrants de seconde ou de troisième génération), de l’afflux migratoire impulsé par l’UE, et donc appliqué par les gouvernements nationaux qui n’ont plus de réels pouvoirs en la matière, au plan départemental on assiste à une hausse du nombre des migrants https://www.lejdc.fr/theme/migrants/ ou encore publié le 20 1 2013 https://www.lejdc.fr/nevers-58000/actualites/deux-mille-immigres-de-plus-en-dixans-dans-la-nievre_1391983/.
Hausse qui rencontre régulièrement des oppositions fortes: https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-
comte/nievre/saint-honore-les-bains-n-accueillera-pas-de-migrants-1096957.html. Mais ces arrivées peuvent aussi être présentées comme positives et « passer » auprès des habitants :https://www.la-croix.com/Accueil-
refugies-Morvan-village-modele-sorti-priori-2023-08-08-1301278293, exemple de Luzy.
Si l’expérience de quelques uns de ces migrants accueillis semble en effet positive, pour ceux qui ont trouvé du travail, il reste à savoir si cela se confirmera dans la durée, et aussi de se demander ce que deviendront les autres ? Or, pour la première question , on manque du recul nécessaire, et la seconde n’est évidemment pas posée dans l’article, le but étant de partir d’un a priori favorable destiné à reconduire « l’expérimentation », donc à la généraliser ! Sans même aborder la problématique pourtant essentielle du rapport numérique entre ces populations nouvelles, et les « autochtones » de moins en moins nombreux, et relevant d’aires civilisationnelles différentes.
Pour que les mélanges soient fructueux, il faut que fonctionne l’assimilation, qui passe, au préalable, par une intégration socio- économique réussie (sur tous ces points voir ce qu’en explique CH Gallois dans son dernier livre (https://boutique.reprenonslecontrole.fr/?product=energie-et-immigration-nos-grands-defis-du-xxi-siecle).
Donc la « solution » migratoire extra nationale n’est possible qu’à plusieurs conditions qui ne sont actuellement pas réunies dans le département (ni au niveau national d’ailleurs) :
– une formation et une instruction (dans la langue française en particulier) obligatoire pour tous les migrants, avec contrôle et validation,
– l’équilibre entre les sexes, la sur-représentation des jeunes hommes aggravant la délinquance,
– un nombre de locaux -aux mêmes âges- suffisant pour transmettre les codes socio-culturels,
– des emplois rapidement disponibles, sans que cela n’affecte les débouchés des « autochtones »,
– des logements dispersés pour éviter les phénomènes de ghettoïsation,
– une information transparente des autorités sur les buts et les moyens, et une consultation honnête des citoyens, débouchant sur un vote dont le résultat doit être respecté.
Si pour un pays comme la France (par sa taille, ses frontières, sa géopolitique, etc.) l’immigration zéro est une pure vue de l’esprit, il n’en reste pas moins, qu’en l’état actuel du pays, elle devrait être limitée aux seuls vrais réfugiés politiques (soit quelques centaines par an) et à un quotas de quelques dizaines de milliers de personnes, pour raisons économiques, liés aux besoins nationaux !
L’autre aspect des migrations concerne les arrivées de nationaux venant d’autres régions. Traditionnellement, il s’agit, en Nièvre, de jeunes retraités ! Or ce « stock » démographique, certes bienvenu dans un premier temps, finit inéluctablement, par accélérer tous les symptômes d’un vieillissement aggravé !
Les efforts des responsables politiques devraient donc porter sur une information objective des conditions d’accueil à la campagne. Et privilégier les couches d’âge intermédiaires, soit les couples avec enfants entre 35 à 55 ans, pour lesquels vivre à la campagne correspond à un projet de vie à la fois équilibré et réaliste. Or c’est justement cette population qui a fuit les villes lors de la désastreuse gestion du covid. Il y a là un vrai gisement d’opportunité pour peu que des emplois soient disponibles ou adaptables (télétravail, mais pas seulement). Le faible coût du logement et l’espace sont deux atouts majeurs du département pour peu que les pouvoirs publics soient à même de les maîtriser, par exemple en créant des réserves immobilières.
Cependant, on part toujours, dans ces questions démographiques, du migratoire, sans jamais s’interroger sur le solde naturel ! La cause semble entendue avant même qu’on aille plus avant. Or, si l’apport migratoire ne peut être écarté a priori, il faudrait mesurer tout ce qu’il implique en fonction des populations concernées.
On peut voir, par exemple en Russie, que les politiques natalistes, et de protection de la famille, menées par le pouvoir russe, ont fait remonter le taux de fécondité de 1,2 à 1,6 en vingt ans. Certes ces résultats sont encore fragiles car, en l’absence de suivi et d’incitations dans la durée, cette remontée peut ne consister qu’en un effet d’aubaine provisoire qui ne modifie pas la descendance finale sur une génération de femmes en âge de procréer. Il faut aussi noter l’amélioration fulgurante de la situation économique sur la même période qui explique une meilleure confiance en l’avenir, après le désastre économique traversé par la Russie dans les années 1990, suite aux politiques de pillage ultra-libéral impulsée par l’Occident et ses institutions internationales, FMI ou BERD (dont le premier président fut un certain Jacques Attali). L’espérance de vie des hommes était ainsi passée à 59 ans, alors qu’elle est remontée à 73 aujourd’hui.
Un département -pauvre qui plus est- n’a évidemment pas les mêmes ressources qu’un immense pays. Cela ne signifie pas qu’il ne puisse rien faire, bien que cela soit difficile dans un contexte civilisationnel occidental de remise en cause des fondements anthropologiques de la famille (PMA, location des ventres, promotion acharnée du « LGBTisme », libéralisation de l’euthanasie, etc)…
Car en effet comment imaginer un redressement nataliste dans un tel contexte de haine à l’égard de la famille « traditionnelle » ? Des mesures financières qui ne seraient pas insérées dans une politique culturelle de grande ampleur, et de longue haleine, ont peu de chance de produire des résultats durables.
Il ne s’agit évidemment pas de chercher à retourner vers un modèle fondé sur l’inégalité des sexes et la négation des droits des enfants, mais bel et bien de faire produire à ces progrès civilisationnels leur pleine et entière virtualité positive. Et ici un département rural est avantagé de part ses nombreuses aménités, d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans des évolutions sociétales majeures ; volonté de retour vers des traditions spirituelles autant qu’agricoles, demande d’espace et d’air pur, fuite des embouteillages et du bruit, envies de local et de coopération, besoin de nature et de culture en un mot !
La politique migratoire de notre département -de même que sa politique démographique- devraient prioritairement être orientées dans la direction des familles, et, qui plus est, des familles nombreuses, et le réservoir migratoire visé devrait être, non celui des migrants, mais des urbains. Et de préférence des urbains qualifiés et « délocalisables ». Afin de ne pas non plus se transformer en « réserve d’indiens » pour ménages en difficultés. Car, contrairement aux idées reçues, un transfert de la ville vers la campagne suppose non pas moins, mais plus de « capital social » que la vie en banlieue difficile. Cela ne veut pas dire qu’il faille effectuer un tri social, mais simplement qu’il est nécessaire de jouer cartes sur table. Afin d’éviter les déceptions et le turn over massif qui ne ferait alors qu’aggraver la situation locale (par gaspillage de ressources), et celle des impétrants (par rupture des solidarités de quartier).
Résumons, en guise de conclusion provisoire:
la Nièvre est à l’aube d’une catastrophe démographique, mais dispose d’atouts exceptionnels pour mener une politique locale d’accueil des familles urbaines en recherche de rural, et pour encourager la natalité locale. Cela passerait par une politique d’accueil et d’information ciblée vers ces publics, des primes pour chaque enfant né dans le département (mais versées avec un décalage dans le temps pour éviter les effets d’aubaine), la constitution de réserves immobilières, des prêts spécifiques (avec conditionnalité de résidence dans la durée) pour l’achat et la rénovation de logements en campagne, ou dans les bourgs centres, une valorisation tous azimuts de la famille, spécialement de la famille nombreuse, la construction d’équipements pour la jeunesse, le maintien du réseau de collèges (qui constitue déjà un axe fort de la politique départementale), le renforcement des réseaux médicaux, l’appui aux associations de développement local, etc., dans un esprit de coopération total et non partisan…
Evidemment, il faudrait aller contre toutes les tendances sociétales impulsées au niveau national et européen en la matière…
JRC, Génération Frexit Bourgogne, pour le Cercle de Réflexion Nivernais.
Dans les vallées de Haute-Savoie, l’enclavement poussait les familles à se reproduire entre elles avec le problème de sang “bleu” et l’absence d’apport extérieur. L’enclavement c’est le drame de la Nièvre et il explique l’unique semblant de développement tout au long de la Loire… L’intérieur du département est isolé: aucune voie royale pour relier les plus grandes villes. Le temps en train de Dijon à Nevers est moyenâgeux et près de 3heures en voiture. C’est dissuasif pour s’y établir. Si l’on veut repeupler le Morvan et la Nièvre il n’y a pas d’autre solution que d’ouvrir une voie autoroutière traversant le département de Dijon à Nevers. Ca ne plait pas aux autochtones mais il faut savoir ce qu’on veut… Le travail, les écoles sont dans les grosses agglomérations, on peut le déplorer mais cela empêche tout repeuplement de la Nièvre qui se désertifie à grande vitesse. Il faut savoir ce qu’on veut: le patrimoine se ruine sans trouver d’acheteur.
Il faut rendre accessible le coeur du département ou accepter sa mort.
Le problème est d’abord d’ordre économique. Dans la Nièvre, ce problème est malheureusement très mal géré car ce département dispose d’un très grand nombre de maires âgés, ayant des comportements archaïques et des politiques de petits pas dédiés à leurs cercles d’initiés (amis, encartés, frères, etc … ). Dans cette gestion exécrable, le département et une immense majorité de communes vivent de subventions. Ils ont également développé un science pour ne pas dire une ingénierie de la création et de la gestion d’associations en tous genres, modèles économiques pour ces élus et leurs amis permettant d’œuvrer sous les radars en termes de charges, d’impôts et d’emplois déclarés. Grâce aux mêmes élus, le patrimoine qui peut être une richesse est laissée à l’abandon ou inemployé vis-à-vis de stratégies de développement économique comme le tourisme. La Nièvre a bien évidemment perdu son industrie année après année et s’est repliée sur les emplois de fonctionnaires et du tertiaire. Il est donc urgent de remettre en cause ces élus mais la toile d’araignée a été bien tissée. La Nièvre fait face à une grande partie de sa population amorphe et fataliste laissant gain de cause à des poignées d’aficionados permettant à ces élus incompétents de rester à la manœuvre. Le maire de La Charité a été élu par 500 voix sur 3500, ça donne à réfléchir !
Cruelle réalité, dont vous dressez un portrait parfait !