Vu sur la chaîne Seasons , une descente de 4 jours de pêche en canoë et float tub sur la partie amont de la Loire entre Roanne et Decize, bien que se déroulant en grande partie en Saône et Loire , la similitude avec la partie Nièvre vaut à mon avis le détour.

Je note dans ce film que le silure glane devient fort envahissant (comme le cormoran) et contrairement aux propos des acteurs du film (un pêcheur parle quand même d’un vide dans les tailles de poissons de 30-40 cm) celui-ci s’est installé sans y être invité au détriment des espèces autochtones jadis pêchées dans cette zone (brochet entre autres).

Ce géant originaire du bassin du Danube était dans les années 80 signalé uniquement sur la Seille, affluent de la Saône. Il a hélas fait du chemin depuis. Un des trois pêcheurs originaire de l’Ain (où coule la Seille est-ce un hasard ?) se plaignait de ne pouvoir emmener ses enfants pêcher dans son département faute de poissons, le silure en serait-il la cause ?

Les silures d’une taille de 1,5m à 2m et 50 kg ne sont pas rares, il peut atteindre + de 2,65 m et 150kg.

Méfiance si vous faîtes barboter un petit chien l’été en Loire, le silure n’en ferait qu’en bouchée, le baigneur pourrait aussi se mettre en danger si par malheur un de ces géants avait l’idée de l’attraper par un pied et de plonger au fond du fleuve sous les arbres ou branchages tombés dans l’eau là où il se tient la plupart du temps.

Vient s’ajouter la relâche systématique des silures après la capture par ces “pêcheurs sportifs” qui pratiquent le no-kill (pardon pour l’anglicisme). Cela ne va pas sans poser de problèmes. En effet , cette pratique en vogue en Angleterre dans les années 80 sur le brochet a provoqué un déséquilibre sur la population piscicole au sein même de la jeune population du brochet, les gros mangeant les petits et devenant imprenables à la ligne du fait de leur gigantisme. Seuls les pêcheurs pro avec nasse ou filet peuvent alors capturer ces gros cannibales.

J’ajoute que ce poisson, contrairement au poisson-chat (origine USA), qui lui est fort bon à manger mais est déclaré indésirable et nuisible, est de piètre qualité gustative et accumule les polluants dans son organisme au cour de sa longue vie, aucun intérêt donc à le garder pour le cuisiner.

Ce sont les distributeurs d’articles de pêche qui se frottent les mains car à gros poisson gros matériel et gros leurres très onéreux, la réglementation est à géométrie variable en fonction d’intérêts particuliers.

La partie touristique de cette randonnée fluviale mérite assurément le détour, nul besoin d’aller au bout du monde pour chercher des coins sauvages, comme il est dit dans ce film, ce fleuve provoque chez celui qui prend le temps de le découvrir un bien être particulier, le Nivernais né au bord de la Loire que je suis ne peut qu’approuver.

Pascal LAFOND

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