Le village, c’est Maux, un petit coin de paradis situé dans le Bazois, un paysage de collines et de prés où paissent des vaches charolaises qui fournissent l’une des meilleures viandes bovines du monde. Le patrimoine architectural est impressionnant, chaque coup d’œil permet d’apprécier une œuvre d’art, les ruines du château de Chandioux, le calvaire, les fermes ancestrales, le point de vue de chaque côté de la route de crête qui part de Moulins-Engilbert et son marché au cadran, le troisième de France en termes de volume d’ovins et de bovins jusqu’au village de Maux.

Le porteur de projet, c’est SOLVEO, une boite toulousaine qui démarche les propriétaires terriens et leur fait signer des promesses de baux amphytéotiques en leur promettant monts et merveilles. Ces signatures précèdent les études concernant la présence de vent ou pas, les éspèces naturelles concernées telles que cigognes ou chauves-souris, les couloirs aériens utilisés, les impacts sonores, la présence de patrimoine remarquable : elles déclenchent une procédure d’implantation d’un parc industriel éolien auprès des services de l’Etat qui rappelons-le a imposé le triplement d’éoliennes sur le territoire français d’ici 2030 selon les directives de Bruxelles. Il est important de préciser que ces différentes études sont réalisées par des cabinets soi-disants indépendants, mais payés par SOLVEO. C’est le même principe concernant les autres projets, qu’il s’agisse de Total Energie,  BayWa r.e. ou autres.

La Nièvre est prospectée avec frénésie par ces arcandiers qui nous envoient leurs commerciaux, jeunes et habillés cool, pour faire le sale boulot : étant adhérent à 4 associations dans mon secteur géographique, le sud de la Nièvre, j’assiste à chaque fois au même scénario. Cette réunion de présentation n’est qu’une étape du calendrier qui leur est imposé par la Préfecture, les trois jeunes wokistes présents ce soir là le savent et le vivent comme une corvée. Face aux 90 villageois présents décidés à défendre leur environnement et leurs traditions, ils transpirent, se tordent les doigts, regardent leur montre lorsque les questions posées leur semblent trop longues, ou trop complexes, ils fournissent des réponses creuses, ânonnent des éléments de langage hors sujet, se permettent parfois des remarques méprisantes.

Dans la salle, chacun a compris qu’il ne s’agit pas de convaincre ces trois pantins, mais de se mobiliser pour structurer une équipe compétente et pragmatique car le combat va être rude et long.

Le président de l’association locale démontre par A + B que les retombées financières pour la commune seront nulles : les arcandiers nous rétorquent que madame le maire a la possibilité si elle le souhaite de baisser les impôts locaux.

Un autre intervenant démontre qu’il n’y a pas de vent dans la Nièvre, ils nous répondent que le vent n’est pas le facteur déterminant en matière d’éoliennes (sic).

Une villageoise pose la question de savoir quelle sera la position de SOLVEO si le Préfet rejette le dossier :  L’ une des trois préposée, provocatrice, répond qu’ils engageront un recours, comme ils l’engagent à chaque fois.

À titre d’exemple, sur un projet nivernais voisin, Total Energie vient d’engager un recours gracieux contre la décision du Préfet de mettre un terme au projet éolien du Savernay sur les communes de Cercy-la-Tour, Saint-Gratien-Savigny et Isenay, dossier qui fait rage sur ces villages depuis presque 10 ans, et qui va contraindre les membres de l’association À Vent Garde à devoir se saigner une fois de plus pour engager un avocat obligatoire devant la cour administrative d’appel de Lyon.

Tout ceci pourrait prêter à sourire s’il existait un seul argument valable en matière de développement des énergies renouvelables en France. Nous avions, il y a encore 30 ans une avance considérable en matière de production nucléaire sur le monde entier  qui nous assurait à la fois l’indépendance énergétique et des factures à prix contenu. Le gouvernement Jospin a sabordé avec la complicité de la gauche plurielle (Voynet, Lepage) le programme du surgénérateur Superphénix, qui nous assurait 2000 à 3000 ans d’indépendance énergétique en utilisant nos propres déchets nucléaires pour faire tourner ces centrales à neutrons rapides.

Comme si cela ne suffisait pas, le Mozart de la finance, Emmanuel Macron, a mis fin en 2019 au programme de développement du réacteur ASTRID  fondé sur le même principe, après un investissement de 700 millions d’euros, principe repris depuis par Bill Gates aux Etats-Unis et par le Russe ROSATOM, qui a mis en service deux réacteurs équivalents avec succès.

Vous comprenez donc pourquoi, dans nos campagnes, nous voyons apparaitre au détour des chemins ces vendeurs de tapis du nouveau monde qui proposent aux éleveurs et agriculteurs une rente pour louer leurs terres afin d’y implanter des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques. Ceux qui vieillissent ou qui préfèreront rester dans leur canapé à regarder Netflix plutôt que de pratiquer leur noble métier d’agriculteur succomberont aux sirènes qui les mèneront à leur perte à moyen terme.

Quant à nous, il ne nous restera plus qu’à manger des insectes, de la viande de synthèse et du poulets ukrainiens aux hormones.

Le 9 juin auront lieu les élections européennes, l’occasion de manifester son choix : le choix de la France rurale, de bon sens, qui se bat pour conserver ses traditions ancestrales, son savoir-faire et sa qualité de vie, contre le choix d’un monde wokiste de campagnes sacrifiées sur l’autel de l’incompétence de nos dirigeants, de l’identité pulvérisée, de l’inculture et du ne-rien-savoir-faire : ne boudons pas notre plaisir d’aller glisser notre bulletin !

Pascal LEPETIT

4 thoughts on “Jeudi dernier, je me suis rendu à la réunion organisée par le porteur de projet d’implantation d’un site industriel d’éoliennes dans un village nivernais.”

  1. Très bon résumé de la séance du 15 février dernier à Maux, si cette situation n’était pas d’une grande tristesse pour notre campagne, nous pourrions rire de cette peinture si colorée de ces trois petits pantins de Solvéo.
    J’ai trouvé d’autre part qu’ils ne maîtrisaient pas trop leur sujet. Je pense que nous aurons les mêmes chez BayWare.

  2. Quelle est la position du Parc du Morvan par rapport à ce projet ? Qu’en pense son président ? Si les éoliennes sont installées à Maux et Tamnay-en-Bazois, les confins du Morvan seront :défiguré”
    Les mâts actuels sont visibles de Billy -Chevannes ( route de Cizely ), Château-Chinon… A-t-on évalué les effets de l’impact négatif sur l’économie touristique ?

  3. Le Président du Parc est élu PS à la Région BFC, où il vote pour le déploiement des énergies renouvelables, selon le programme de son parti politique. Au Parc, qui possède une charte dans laquelle le Président n’a qu’un regard consultatif sur le sujet, il se réfugie derrière cette dernière pour botter en touche. Il ne porte aucune opposition aux différents projets, même s’ils devaient voir le jour dans le Parc, à Moux en Morvan par exemple selon la rumeur.

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