Le festival des idées qui s’est déroulé à La Charité sur Loire du 7 au 9 juillet 2023 a proposé de beaux sujets. Des personnalités de valeur ont enrichi cette manifestation. Le résultat pourtant n’est toujours pas au rendez-vous.
Il apparaît que la préparation des thèmes et des sujets est trop universitaire et trop partisane. Le danger d’un entre-soi fut permanent et somme toute bien réel. Comme une rengaine sans fin, les citoyens ont clamé ne pas être écouté. Les politiques présents de la gauche ont rétorqué que le monde était de plus en plus complexe alors qu’en réalité ils sont empêtrés dans des luttes d’égo inavouables et soumis à un système mondialisé les dépossédant année après année d’une capacité à peser.
Alors oui, la gauche ne se trouve plus et ne parle plus au cœur des Français. Les crises s’enchaînent. Il y a celles que l’on voit, les Gilets Jaunes, la guerre en Europe, les émeutes et celles plus sournoises qui agissent depuis des décennies déstructurant implacablement la richesse et la force de notre pays. L’industrie malgré toutes les tergiversations et habillages est au plus mal. Nos souverainetés technologiques, pour celles qui demeurent, sont dépendantes de nos concurrents voire pire de nos ennemis. La voie du “low cost” choisi bon gré mal gré par nos décideurs dès les années 90 est aujourd’hui une faucheuse au grand jour laminant inlassablement emploi après emploi. Nous pourrions dire a contrario de tous les discours politiques, que la France n’a plus son destin en mains en poursuivant de la sorte.
Alors se limiter à une querelle d’union ou pas de la gauche pour les prochaines élections européennes de 2024 et émettre des vœux de rassemblement pour la prochaine présidentielle de 2027 apparaissent comme des conclusions vides de sens et de réalité pour agir sur la vie des populations.
Quand j’ai entendu le maire de La Charité sur Loire constater que la situation catastrophique de nombreux territoires ruraux dont le sien n’avait pas été un sujet de débat, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il aurait plutôt fallu débattre des conséquences de la loi NOTRe du 7 août 2015 votée sous François Hollande Président dit de gauche censée moderniser l’action publique envers les territoires et donner des pouvoirs de décision au plus près des besoins.
Car même si cette loi semble n’avoir transformé en rien la vie des provinces, et avant d’être en position de gouverner, de l’argent déversé, il y en a eu tout de même! “Territoires d’Industries”, “Action Cœur de Ville”, “Petites Villes de Demain”, “France Relance et ses 100 Milliards d’Euros ! Il aurait été plus profitable d’en débattre plutôt que de se lamenter perpétuellement in fine. Car qui sont les responsables territoriaux, qui sont les porteurs de projet au sein de nos provinces ? Quelles sont leurs compétences, leurs résultats au bout de toutes ces années de relance, de revitalisation, de redynamisation ?
Le bassin Charitois et ses voisins Cosne et Nevers, auraient pu préfigurer comme de bons exemples pour juger et débattre de tout cela. Mais le Festival des Idées est resté à côté de ce sujet pourtant primordial au yeux de ces citoyens qui attendent du concret dans leur vie de tous les jours. Les élus et chef de partis auraient du être invité à intervenir sur ces actions politiques arbitrées dans nos assemblées nationales dont nos territoires ont tant besoin. Les grands défis pour maîtriser notre futur passent inévitablement par ce présent à gérer du mieux possible et pour cela il faut d’abord des compétences, de l’engagement, et des capacités à construire en toute transparence.
Frédéric FAILLET