Premier volet d’une trilogie, « Morvan de chien » est un polar noir de Laurent RIVIERE, auteur
nivernais depuis 2009, nous mettant dans la peau d’un inspecteur de police tourmenté, Franck
Bostick. Ce fonctionnaire de la police scientifique, en poste à Paris, mais ayant des attaches
nivernaises de sa jeunesse, va aider une neversoise a retrouver son fils mystérieusement disparu. Il
s’en suivra une enquête qui fera voyager le lecteur entre Nevers et le Morvan.
Outre l’intrigue digne d’un bon polar, le livre brossera différents portraits des déclassés de la Nièvre :
des marginaux usés par la vie, l’alcool et l’ennui, et surtout en toile de fond, une classe populaire
dépassée par le 21 ème siècle et une certaine jeunesse déjà déclassée avec peu d’avenir, en grande
partie à cause du manque de perspectives locales. Certes, ce n’est pas le cas de tous les
nivernais, mais ce roman met en lumière une des réalités les plus sombre de la Nièvre. Une
population marquée par les indices de pauvreté les plus flagrants, qui pourtant ne déclenche pas de plan
politique ni émeutes destructrices, mais parfois, comme c’est le cas dans ce récit, couvera une violence
sourde, bestiale.
On notera les multiples références puisées dans la réalité du département, allant de simples
souvenirs personnels de l’auteur, comme le terrain de foot de Moux en Morvan, à des considérations
plus politiques certainement entendues sur le terrain de la réalité, telles que « la Nièvre votera toujours à
gauche », mais qui seront vite écornées par de truculentes indiscrétions comme celle sur la
distribution des subventions et des appels d’offres par des institutions locales

Harold BLANOT.

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